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Médecin remplaçant, quels sont les types de remplacement qui peuvent m’être proposés ?

samedi 23 octobre 2004

En fait, il faut faire le choix entre remplacements "à la mission" et remplacements "un jour par semaine" de façon claire mais surtout dans l’optique d’en faire un exercice exclusif, soit tout l’un soit tout l’autre car ces 2 modes sont difficilement cumulables (le "un par semaine" rendant impossible le "à la mission").

Le remplacement à la mission

Il consiste à partir pour une durée déterminée ou non (en général plus d’une semaine) pour palier à l’absence d’un médecin.

C’est le mode d’exercice majoritaire et le plus demandé.

On peut voir cette activité de plusieurs façons :

le "flying doctor" ou remplaçant de l’extrême.

Si vous préférez voir du pays, aller toujours à un endroit différent, ce mode d’exercice est fait pour vous. Il est en plus potentiellement très rémunérateur rapporté à votre temps de travail. Votre absence de remplacement planifié fait que lorsqu’un médecin cherche un remplaçant dans l’urgence (le plus classique est le problème de santé aigu) vous êtes prêt. Dans de tels cas vous pouvez demander des conditions difficiles à avoir (100% + minimum) dans des situations planifiées plusieurs mois à l’avance. Très adapté aux remplaçants bohèmes/surfeurs/humanitaires. C’est un exercice qui est standard en ce qui concerne la médecine mais fatiguant pour les à-côtés (devoir partir rapidement, ne pas connaitre le secteur, ne jamais savoir chez qui on tombe). Attention aussi aux nerfs dans les périodes creuses où on ne vous appelle pas...

le remplaçant longue durée.

Ce mode d’exercice est compatible avec le type précédent, il s’agit de remplacer un médecin absent (pour grâve raison de santé jusqu’à son retour ou pour cause de décès jusqu’à ce que la famille ait dégotté un successeur) sur plusieurs mois. Ce type d’exercice permet au remplaçant de l’extrême de se poser un peu tout en gagnant sa vie et de faire de la médecine avec un peu plus de suivi. Il se peut que le remplaçé vous demande ensuite de passer au mode d’exercice suivant (le remplaçant atitré) mais c’est à vous de voir si vous voulez ou non garder votre "liberté".

un remplaçant de longe durée est soumis aux mêmes risques que le flying doctor avec une marge de souplesse supplémentaire.

le remplaçant atitré, archetype du remplaçant ?

Il a quelques médecins avec qui il planifie (parfois plusieurs mois-années à l’avance) ses remplacements. Ils sont volontiers réguliers (à chacune des vacances scolaires) et leur mode de rémunération est l’objet d’un consensus (et non d’une négociation acharnée), le but étant de travailler dans la durée [1]. Le remplaçant doit au maximum trouver des médecins n’étant pas intéressés par les vacances scolaires (car pour ces périodes-là, il touvera quasiment toujours du travail).

Un remplaçant atitré peut avoir une activité annexe de "flying doctor" pendant ses périodes creuses mais l’inverse n’est pas possible. Attention que celle-ci n’envahisse pas trop votre emploi du temps vous rendant moins intéressant pour les remplacés qui cherchent la stabilité.

Une bonne solution est de prendre date au moins 6 mois à l’avance avec les remplacés habituels et de n’ouvrir les autres dates que lorsqu’ils ont tous choisi sur cette période ou un mois maximum à l’avance.

un remplaçant atitré peut se permettre de vivre de l’argent qu’il gagne dans la mesure où il a une bonne visibilité de son activité à moyen terme. Veillez à ne pas oublier l’épargne qui doit servir pour les périodes creuses mais AUSSI pour des projets à plus long terme (installation, achats divers, mais aussi... RETRAITE [2])

le remplacement hebdomadaire

Il est tout à fait possible d’exercer uniquement de cette façon à la condition d’avoir un bon nombre de médecins remplaçés faisant appel à vous pour des jours différents.

Le problème principal est qu’en regle générale, les remplacés aiment bien que ce remplacement régulier se transforme au moment des vacances en remplacement pour la semaine et qu’alors il faut dire oui à l’un et non à tous les autres tout en leur faisant absorber l’idée qu’ils ne seront pas remplacés pendant cette semaine là.

Cette situation est gérable si et seulement si les remplacés s’entendent bien et savent faire l’effort de se dire "ce coup-ci c’est Duchemol, le prochain coup ce sera moi". Dans le cas contraire soyez ferme et refusez tout bonnement ce type d’arrangement pour tous !

N’oubliez pas dans la discussion de clarifier la situation de vos propres vacances.

Vient ensuite la rémunération, comme dit au paragraphe précédent, les patients qui savent que le médecin n’est pas là préfèreront attendre le lendemain. Cela représente évidemment un manque à gagner important qu’il faudra alors compenser en prévoyant un mode de rémunération adapté (instaurer obligatoirement un minimum du genre 10C ou 15C associé au classique pourcentage).

L’absence de minimum de reversement est à proscrire sous peine de vous faire littéralement avoir par le médecin [3].

L’exercice médical quant à lui peut être intéressant : certes on voit des "urgences", mais aussi quelques patients qui trouvent ainsi au sein d’un même cabinet un regard neuf sur leur dossier. Il n’est pas rare de voir se développer une petite "patientelle à soi" lorsque le remplacement s’étend sur plusieurs années [4]. Ne vous attendez cependant pas à un réel attachement, n’oubliez pas que les 4 autres jours vous n’êtes pas là...

Ce type d’exercice est très adapté aux mères (et pourquoi pas aux pères, non mais ! ) désirant élever des enfants en bas âge (sauf que généralement les remplaçées veulent toutes leur mércredi...), mais permet aussi d’ouvrir sur d’autres activités :
– avoir un poste d’attaché dans un service de consultations
– faire quelques vacations dans un service d’urgences, de PMI, de planning familial
– prendre des gardes d’urgence
– faire de l’humanitaire à destination du quart monde (missions locales de MSF, MdM, etc. ou consultations aux démunis dans certains hopitaux)

Les trucs

– Ce n’est pas très poli mais jetez un coup d’oeil sur le carnet de rendez-vous du remplaçé.
Cela permet de s’assurer de sa droiture. Par exemple, regardez s’il a déplacé les visites ou les rendez-vous réguliers qu’il faisait habituellement ce jour-là ou s’il vous les a laissé. Si vous constatez une manoeuvre de ce côté-là, avisez mais pour ma part, être réglo est la principale qualité que je recherche dans mes relations et je considère qu’un confrère qui s’abaisse à chipotter sur quelques actes serait prêt à tout pour 3 sous de plus : à fuir !

– Comparez régulièrement la quantité de travail qu’il a avec la votre pour avoir un bon reflet de la façon dont vous êtes apprécié par les patients.

– Evitez de jouer à la secrétaire, s’il n’y a pas de tel personnel, vous êtes là pour gagner votre vie pas pour prendre les rendez-vous du médecin absent. Dites aux patients qui ne veulent pas vous voir de rappeler le lendemain, s’il s’agit d’un remplacement de plusieurs jours, donnez des rendez-vous au plus près au milieu de la semaine du retour du remplacé [5], ses deux premiers jours seront de toute façon overbookés et devant l’attente, les patients préfèreront peut-être venir vous voir.

Rappel

Dans tous les cas n’oubliez pas les limitations à l’installation qui pèsent sur vous dès que vous dépassez les 3 mois de remplacement d’un même médecin [6].


[1Il vaut mieux 5 semaines par an qui rapportent 70% que 2 qui ramènent 100%

[2et oui, ne comptez pas sur la CARMF, on n’arrête pas de vous le dire et de vous le répéter

[3Ce genre de gruge est souvent pratiqué par des médecins installés aux dents longues installés dans les villes universitaires, là ou le bassin de nouveaux remplaçants (pas au courant des finesses ni encore assez connus pour avoir un pool de demande leur assurant leur revenu) fraichement émoulus de la fac leur permet de sévir...

[4mais cela est aussi vrai dans le cas de remplacements de vacances réalisés régulièrement sur plusieurs années

[5C’est de mon expérience toujours une demande du remplaçé afin de ne pas rentrer et se prendre une tonne de boulot lui laminant la malheureuse semaine de vacances qu’il vient de s’octroyer

[6impossiblité de s’installer sur le même secteur pendant 3 ans sauf après accord du remplacé

Messages

  • Merci pour cet article. Je fais des remplacements hebdomadaires de 3 medecins depuis plus d’un an, un seul m’a fait faire un contrat avec le conseil de l’ordre, je crois que si je n’en fais pas et que j’ai un problème (quel genre ?) je ne suis pas couvert ?
    Si mon remplacement dure plus de 3 mois le conseil de l’ordre ne va pas s’opposer ?
    En fait ma question est peut on etre toute sa vie medecin remplacant avec les meme medecins ?

    • Le contrat est une sécurité pour ce qu’il contient exclusivement. Il suffit de le lire :).

      Il est làpour garantir les conditions techniques, de rémunérations et contient les règles de protection de l’exercice de l’installé (limitation àl’installation dans le même secteur, obligation de rendre la totalité des ordonnances, interdiction de continuer àsoigner les patients vus etc.) et du remplaçant (logement, rétributions, compensations en cas de rupture de contrat).

      Par contre, les problèmes de responsabilité relèvent de votre contrat personnel d’assurance de résponsabilité civile personnelle et ne sont pas régulés par la présence d’un contrat. Cette assurance est légalement rendue obligatoire.

      Le risque majeur est donc tout simplement la précarité d’exercice (un médecin qui annule un remplacement au dernier moment, en l’absence de contrat rien ne le lie àvous et donc impossible de lui demander une compensation financière par exemple).

      Le conseil de l’ordre ne s’opposera pas, même àdes remplacements longs àla condition qu’ils ne constituent pas une forme déguisée de salariat.

      Quant àla question de rester remplaçant toute sa vie... Chacun est libre de faire ce que l’on veut de celle-ci. Certains restent remplaçants, d’autres s’installent et encore d’autres dévissent leur plaque pour reprendre les remplacements. La vie quoi...

  • le "flying doctor" ou remplaçant de l’extrême : pouvez-vous m’indiquer des adresses pour ce type de remplacements ?

    • Non, je ne peux pas. Le "flying doctor" est un remplacement dans l’urgence potentiellement sur un territoire très étendu (la métropole mais pourquoi pas aussi les DOM-TOM) donc imprévisible.

      Pour assurer ce type de remplacement, il n’y a qu’un mot d’ordre : ne pas prendre de remplacements ne serait-ce que 3 semaines àl’avance car vous vous empécheriez de saisir les occasions de rempla d’urgence.

      Pour exercer de cette façon, il suffit de bien remplir les descriptifs que vous déposez sur les listes de remplaçants dans les Conseils départementaux (en spécifiant que vous vous spécialisez dans les remplas de dernière minute moyennant un bon pourcentage pourquoi pas) -n’hésitez d’ailleurs pas àdéposer sur une large surface géographique-, de s’enregistrer en le précisant auprès des organismes chargés de trouver des remplacants (pro dié, intermed etc) voire de leur faire régulièrement une petite piqure de rappel ("allo, c’est pour vous dire que je suis dispo pendant 3 semaines sur tel secteur, n’hésitez pas").

      Ensuite, l’expérience et la renommée feront le reste.

      Cependant, il faut faire attention, si rapportées àla durée d’exercice les sommes percues peuvent être intéressantes (et pas toujours non plus), rien ne garantit que vous allez trouver tout au long de l’année du travail.

      C’est un mode d’exercice pour des personnes qui ont la bougeotte, sans attache, ayant besoin de sous etc mais pas pour un père de famille qui veut rentrer faire la bise àson petit dernier tous les soirs...

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